« Voici Monsieur deux fois que je passe devant ce banc.
Vingt, peut-être trente minutes se sont écoulées depuis mon aller et je ne puis m’empêcher de vous dire à quel point votre expression me saisit.
L’endroit a toutes les vertus nécessaires au repos et à la quiétude, le temps est des plus cléments ; d’aucun dirait que le moment est enchanteur.
Je me dois de vous dire que l’expression de votre regard m’a intensément touchée, comme si vous m’aviez confisqué la sérénité de l’instant pour me faire partager votre détresse.
Dans vos yeux je ne vois que de grands voiles gris laissant échapper un souffle de vide. Ce n’est plus de la tristesse qui redessine les traits de votre visage mais un remord besogneux cherchant à faire son nid pour finalement s’y enterrer. Je ne vois pas de larmes s’échapper mais je devine, je sais celles qui tombent à l’estomac et remontent au coeur avec une constance maligne.
J’ignore quelles sont les raisons qui ont pu vous plonger dans un désarroi si pathétique et je vous adresse tous mes encouragements.
Malgré cela, vous avez volé ce que j’étais venue chercher dans ce lieu de promenade et je vous demanderais de partir, avec votre existence au désespoir dont le contraste avec l’endroit est une injure aux bienheureux. »
A reblogué ceci sur ma lecture du moment.